FESTIVAL DES RECITS DU SOCIAL 2025.
En ce mois de juin, le récit est de nouveau à la fête sur le site du Temps des Cerises, près de l’hippodrome de Reims, à l’occasion du 4è Festival des Récits du Social organisé par l’IRTS CA, les étudiants, quelques compagnies d’artistes, associations et bénévoles. C’est presque l’été et la fin des cours ! Sur le site, il y fait chaud et même très chaud. Et pour beaucoup, le festival est devenu un voyage, un rendez-vous, un évènement.
Ces deux jours-là, tous les étudiants de l’IRTS affichent présents dont près d’une centaine, habillés en orange, sont bénévoles. Pour certains, c’est la première fois qu’ils le sont. Rendez-vous compte ! 18 ans, 20 ans, 25 ans et plus, ils nous disent « je me sens utile aujourd’hui et je sais pourquoi j’ai choisi ce métier de travailleur social ! ». Dés le jeudi 12 juin, ils s’affairent tous : installation des tables, bancs, parasols, grilles d’expos, montage de barnum, branchement des lumières et du son, cuisine et buvette, expositions, photos et petits films à concevoir, restitution à fignoler, accueil…c’est l’effervescence et chacun y met de l’énergie, de l’humour, de la fantaisie. Il en faut pour construire un village autour des deux chapiteaux !
C’est un régal de les voir s’enthousiasmer, se sentir concernés, responsables d’une tâche, d’une action, d’une réalisation.
A 18h, tout est prêt pour accueillir les 120 personnes invitées pour l’inauguration où deux spectacles sont présentés : une lecture, par des intervenants de l’équipe des médiations éducatives de l’IRTS, des textes d’auteurs qui illustrent ce qui est visé dans ces espaces de travail : La parole de W. Mouawad résonne, la poésie de J. Prévert se goûte, la pertinence des propos d’A. Dufourmantelle nous convoque et M. Mead nous rappelle ce qui fait société…. des textes puissants qui guident notre pédagogie et puis un second spectacle, poétique et politique par Timotéo de la Cie des Chemins de Terre accompagné de ses deux musiciens.
Comment la poésie – à l’honneur encore plus cette année sur ce festival -, nous donne la force de toujours tenir debout pour nous opposer encore et encore à un monde où violence, humiliation de l’autre, toute puissance et rapport de force nous dévorent ? C’est toute sa force, sa place et son utilité notamment dans un lieu d’éducation et de formation qui prend sens ici pour de futurs travailleurs sociaux et pour les personnes accompagnées. Ceux qui sont là, quelle que soit leur situation, en sont persuadés. Juste avant, au moment de l’ouverture du Festival, Stéphane Fournal, directeur général de l’IRTS a su ouvrir cette porte vers l’imaginaire et le sensible en nous offrant un poème de sa propre plume. Cadeau !
Dès le vendredi matin à la première heure, le site a été envahi par les nombreux participants intervenants ou spectateurs, près de 700 cette année. Nous y avons croisés des parents d’enfants autistes suivis en pédopsychiatrie, de très jeunes enfants accueillis dans des crèches et des écoles du quartier, des personnes en situation de handicap, des étudiants, des formateurs, des professionnels, des parents d’enfants accueillis dans des établissements spécialisés, des habitants du quartier.
Pour laisser les festivaliers souffler et profiter de tout ce qui leur étaient offert,
le parti pris de la programmation de cette année était de proposer des récits du social dans six lieux différents, pour certains de manière programmée, pour d’autres de manière continue. Sans pouvoir restituer toute la richesse et la diversité des présentations donnons quelques échos :
Ceux des parents qui participent à un atelier d’écriture et qui sont venus, pour la deuxième année, présenter les textes « Odyssée de parents » sur la base de leurs expériences de l’autisme de leurs enfants. Ceux d’un poète et d’une danseuse, réfugiés en France, qui ont pu nous faire partager des textes en arménien puis en turc, puis nous offrir des danses. Ceux d’un étudiant de l’URCA – associée pour la première fois au festival par le Service Universitaire d’Action Culturelle- lauréat du festival Turbofilm. Ceux d’un groupe d’adultes en situation de handicap du foyer Aurore, porté par J. Rouet Chabaux, qui sont venus – une nouvelle fois – nous présenter leur pièce de théâtre, non sans quelques sueurs chaudes. Ceux, enfin, du groupe R2rien, émanation du Groupe d’Entraide Mutuelle rémois « CaféGEM » avec rythme, voix et textes de leur composition.
En parallèle, et de différentes manières, les étudiants de l’IRTS ont contribué au festival. Les Educateurs (trices) de Jeunes enfants ont animé un espace aménagé pour les très jeunes enfants à l’aide de racontées, de marionnettes… Les éducateurs spécialisés et les personnes accompagnées des 13 institutions partenaires du projet « immersion collective » ont pris plaisir à restituer le travail artistique et éducatif de ces derniers mois, pour d’autres encore c’était l’aboutissement de leur semaine de médiation. Ont notamment été remarqués, la construction d’une cabine téléphonique rouge à l’anglaise et une déambulation spectaculaire en lien avec la compagnie des Mangeurs de Cercle, spécialiste des arts de rue. Vidéos d’expériences, échos sonores – dans la fameuse cabine – de jeunes de la protection de l’enfance… et puis comme chaque année, la compagnie Eutectic et la Pellicule ensorcellée ont ouvert leurs caravanes pour nous saisir le temps d’un récit ou d’un court métrage.
Merci à tous nos financeurs – la DRAC, la CAF 51, Harmonie Mutuelle, la ville de Reims, l’Université de Reims, la MAIF, la CVEC – de nous donner la possibilité que chaque personne, citoyenne du monde et quelle que soit sa situation, puisse porter sa parole poétique au-delà des murs de son institution et puisse exprimer sous une forme esthétique et sous le regard des autres, son quotidien, ses rêves, ses songes, ses espoirs et ses souffrances. Autrement dit, faire preuve ici d’humanité.
Toutes les images du festival 2025 à venir prochainement sur nos réseaux sociaux et sur notre site web.
En attendant une petite mosaïque pour patienter